Le Knowledge Graph : punition ou bénédiction ?
Durant LeWeb 2012, nous avons eu droit à une annonce Google par Ben Gomes, vice-président en charge du moteur de recherche et Google Fellow. Le Knowledge Graph allait être lancé en France et dans plusieurs pays ! Ce lancement intervient alors que Google lutte contre Facebook qui, contrairement au célèbre moteur, arrive à capter et faire rester son audience dans son propre écosystème.
Google progresse en sémantique
Cela fait de nombreuses années que Google travaille sur cet aspect sémantique, indispensable pour comprendre ce que cherche l’utilisateur. Comprendre les requêtes d’un internaute n’est pas simple pour le moteur et il s’agit ici de bien comprendre qu’une requête n’est pas qu’une suite de lettres, mais bien une suite de mots qui constituent une phrases et qui a un sens. On parle ici de connexion entre les mots. Mieux qu’une proposition de synonyme comme il le faisait jusque-là, le moteur veut comprendre votre recherche.
Pour cela, Google doit lever les ambiguïtés sur certaines requêtes. Par exemple, sur la requête « ASM » Google me propose des résultats sur mon club de rugby fétiche mais aussi la possibilité de relancer la recherche en précisant que ce que j’entends par « ASM » est le club de football monégasque (ce qui n’est pas le cas je vous rassure :))
On peut supposer que Google va apprendre des choix des internautes et progresser dans la compréhension des requêtes que nous lui faisons parvenir. Il nous fournissait déjà des résultats personnalisés par notre historique de navigation mais maintenant, il vous nous guider de plus en plus.
Les contenus, nerf de la guerre
Pour fournir des informations aussi précises sur certaines requêtes concernées, il faut que Google aille chercher des contenus quelque-part. Pour information les requêtes concernées sont celles sur les personnes célèbres, les lieux géographiques connus, les œuvres artistiques, les organisations, les entreprises ou marques et certains évènements à portée internationale.
Mais où Google va-t-il chercher tout ça ? Et bien très simplement dans Wikipédia pour la majorité des contenus (je viens de lire sur Twitter mais je ne retrouve plus qui l’a dit que Google avait mangé Wikipédia, c’est tellement vrai !), mais aussi dans les fiches Google + Locales et Produits ainsi que Google Image. Ben Gomes nous dit que le moteur va chercher dans d’autres bases mais soit je n’ai pas compris lesquelles précisément, soit il ne l’a pas dit. Dans tous les cas, je me demande si Wikipédia apprécie ce traitement et si la célèbre encyclopédie en ligne va devoir faire face à une perte de trafic.
Les enjeux pour Google et pour nous !
Si le gros challenge pour Google est d’internationaliser le Knowledge Graph qui a été lancé il y a déjà quelques mois aux Etats-Unis, pour nous autres, malheureux référenceurs, le challenge sera de tirer partie de cet affichage envahissant. Si Google a décidé de capter l’internaute sur ses propres pages en lui faisant profiter de la sérendipité du Knowledge Graph (allez essayer, vous allez voir que c’est assez prenant d’approfondir en cliquant sur les liens proposés et qui nous font rester sur Google, je crois que jamais de ma vie j’avais passé autant de temps sur une page de résultats !), pour nous l’enjeu va être de tenter de faire en sorte que l’internaute en parte et vienne sur nos pages où nous proposons des contenus drôlement mieux entourés de pubs que chez Google.
Pour cela, il faudra certainement dans un premier temps bosser à fond sur le référencement de nos images comme le fait remarquer brillamment ma binôme de cette édition de LeWeb. Ensuite il faudra tenter de tirer partie des données structurées comme l’abordent mes confrères de Résoneo. Il y a quelques bonnes pistes de réflexion chez mes amis de 1ere Position à ce sujet. Enfin, il faudra trouver le moyen de fournir à l’internaute de l’information qui ne sera pas reprise par Google sous peine de ne pas récupérer ce trafic. A l’inverse, essayer de se positionner sur les requêtes fournies par différents niveaux de réponses du Knowledge Graph peut-être une stratégie.
Ainsi, pendant que Google se transforme de plus en plus en portail ayant réponse à tout, il paraitrait que Facebook planche sur un moteur de recherche. Je vous le dis, on n’est pas rendus …
Edit : Lors de la démo, Ben Gomes nous a montré la page de résultats concernant Johnny Hallyday en nous avouant ne pas savoir qui c’était. Tout se perd ! 😉