Je suis actuellement en train de lire le livre d’Isabelle Canivet « Bien rédiger pour le web » et s’il y a une chose dont elle se plaint en tant que rédactrice, c’est d’être le « dernier maillon de la chaîne » dans le processus de création d’un site internet.

Upside down

En effet on demande souvent aux rédacteurs de « pondre » des textes sans avoir la moindre idée de la manière dont cela va être mis en page, sans lui expliquer les objectifs ou lui parler de la cible. Pourtant on n’écrit pas de la même manière sur un site institutionnel et un site de vente en ligne. Comment faire pour mettre en valeur l’idée importante d’un texte si on ne sait pas quelle manière cela va être intégré dans le site, ni à quel endroit?

Or cette plainte, on la retrouve aussi chez les référenceurs, dont je fais partie. On nous consulte très souvent une fois que le site est « fini », afin qu’on le positionne sur une liste de mots clefs (sortis d’on ne sait où) et on attend de nous des miracles. Si le site est codé avec les pieds, si le contenu n’est pas en adéquation avec les mots clefs choisis ou la cible (qui est dans la plupart des cas non définie tout court), on ne peut pas travailler efficacement!

Je milite depuis tout le temps pour l’accompagnement des concepteurs de sites, depuis la première balise html, jusqu’à la dernière. On arrive de plus en plus à faire intégrer l’importance d’un travail conjoint du référenceur et des équipes de conception web. Par contre, je n’ai jamais eu le moindre contact avec les rédacteurs, qui sont souvent nommés dans l’entreprise, pour la qualité de leur plume (est-ce suffisant? bien sur que non!)

Il arrive aussi que nos préconisations soient purement ignorées. Pour l’anecdote, j’ai tenté d’accompagner la conception d’un site où au final je me retrouve avec une home avec seulement des images, pas de codes ftp et des balises title identiques sur toutes les pages. Ce n’est pas faute de l’avoir dit pourtant…

Bref, tout cela pour dire que j’ai l’impression qu’on se lance sur le web et qu’on fait construire son site en dépit du bon sens, en prenant les choses à l’envers. Je vais être extrémiste et dire que je pense que les développeurs et les graphistes devraient être les derniers à être consultés et qu’on devrait en premier lieu travailler avec les rédacteurs, les référenceurs ou un chef de projet indépendant qui sera l’homme (ou la femme) orchestre du projet. Les clients sont souvent mal informés et payent les pots cassés. Il est temps que les professionnels du web (je m’inclus dedans) réfléchissent à tout cela et se remettent en cause. AMHA